Imbécile

Imbécile (scénette, c’est pas net, c’est selon)
Il n’y aurait, dit-on, que les imbéciles qui ne changeraient pas. Je ne me sens pas concerné, j’ai changé : 0,35 m et 2,7 kg à ma naissance, 1,73m et 61 kg aujourd’hui. Quoique. Quand je revois tous mes anciens potes, 62 ans, 87 kg, 61 ans, 92 kg, 59 ans, 98 kg, 63 ans, 102 kg et moi qui suis resté aux alentours de 60 kg, c’est vrai que je n’ai pas beaucoup changé.
[Téléphone qui sonne. Extirper de sa poche arrière un téléphone sans fil, un combiné ancien de taille normale, aux alentours de 25 cm de longueur]
Pardon, on me dit qu’il s’agit des imbéciles qui ne changeraient pas d’avis ! Ça change tout. Mais, rien pour moi. Je votais PSU, j’ai changé pour les Verts et bientôt, je voterai Mélenchon, non sans quelques réserves. Quoique. Est-ce moi qui change ? Est-ce eux ?
Un autre exemple ? J’avais toujours dit que je n’achèterais jamais de voiture japonaise mais entre une Toyota Yaris Made in Valenciennes et une Renault Made ailleurs dans 60 % des cas, mon choix pourrait être vite fait ! Je sais, un altermondialiste qui veut favoriser la production nationale, ça peut défriser certains et sembler paradoxal. Mais dans le contexte de la mondialisation et de la merchandisation, de l’exploitation du travail des gosses, des femmes, des mecs, des milliards dépensés en pubs, en transports, je me raccroche à ce que je connais. Acheter local, c’est kif-kif. Je préfère des légumes cultivés à deux pas de chez moi (bios) que des légumes importés par avion d’Afrique du sud ou de Thaïlande.
[Téléphone qui sonne à nouveau. Extirper de sa poche arrière le même téléphone]
Vous m’excuserez, on m’appelle.
[Quitter la scène, revenir en portant avec peine une grosse affiche sur laquelle sont inscrits en lettres dorées les mots « fric et pouvoir », suivis par une énorme flèche rouge]
On vient de m’expliquer, j’ai tout compris. Je pensais benoîtement que cette mutation était multidirectionnelle, que j’avais 360 ° devant moi. [Faire plusieurs tours sur soi-même, dans les deux sens] En fait, c’est tout bête, il suffit de suivre la flèche. [Partir dans la direction indiquée, Rideau]
Ne nous leurrons pas, cet adage est véhiculé par les blacks & whites qui sont à la manœuvre. Noirs, un jour. Blancs, le lendemain (cf Veste). Les mêmes qui en trimbalent un autre, tout aussi fameux, selon lequel l’argent ne ferait pas le bonheur. P’têt ben qu’si quand même. Un peu, peut-être. Ils ont l’oseille, ils ne sont pas partageurs, alors ils essaient de nous faire accroire que ça ne sert à rien d’en avoir. Proposez leur de faire don de leur fric à des assoces caritatives (liste complète sur demande écrite). Puis de travailler comme techniciens de surface à temps partiel, d’habiter dans une banlieue difficile comme on dit, dans des HLM vieillissantes où l’ascenseur est là, juste pour la déco (j’ai vécu ça). Et comptez combien vous suivront avec enthousiasme.
Faut pas désespérer. Si j’en crois Desproges, certains auraient même réussi, et non des moindres : « Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d’entraînement, on peut arriver à en faire des militaires ». Confirmation apportée par Jean Yanne : « Le jour où le gouvernement créera un impôt sur l’imbécillité, il deviendra autosuffisant ».
Non-imbécile
Un exemple parmi tant d’autres de non-imbécile qui change d’avis comme de chemise (question d’hygiène, sans doute) :
¤¤¤ 2001     Dans son livre intitulé « Libre », Nico le bienheureux écrivait notamment : « A partir du moment où ils [les étrangers non communautaires] paient des impôts, où ils respectent nos lois, où ils vivent sous notre territoire depuis un temps minimum, par exemple de cinq années, je ne vois pas au nom de quelle logique nous pourrions les empêcher de donner une appréciation sur la façon dont est organisé leur cadre de vie quotidien. »
¤¤¤ 2005     (le 25 octobre, dans « Le Monde ») : « Je ne trouve pas anormal qu’un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France puisse voter lors des élections municipales ».
¤¤¤ 2011     (le 23 novembre, à l’occasion du 94ème Congrès de l’Association des Maires de France, au Palais de l’Élysée) : « Le droit d’être élu doit demeurer un droit attaché à la nationalité (…) Si une personne de nationalité étrangère veut participer aux choix politiques de notre nation, alors une voie lui est ouverte, c’est l’accès à la nationalité française ».
Il a raté sa com’ en bouffant une étape ou deux. Il aurait d’abord dû passer par le cap des 15 ans. Puis 20. Puis 25, 30, 35, 40, 45……
Nico, fin octobre – début novembre 2011, à propos du AAA : « Si la France perd son triple A, je suis mort ». Le même, le 12/12, lorsqu’on évoque l’hypothèse que la France pourrait perdre son miséricordieux triple A : « Une difficulté de plus, mais pas insurmontable ».
(http://tempsreel.nouvelobs.com/election-presidentielle-2012/20111124.OBS5251/droit-de-vote-des-etrangers-souvent-sarkozy-varie.html, « Le Canard enchaîné » du 14/12/2011, « Politis » du 22/12/2011).